Voici un phénomène qui devrait être davantage connu des enseignants, managers et parents : "l'effet Pygmalion".
Il ne s'agit pas de mythologie grecque ou d'une affaire politico financière qui, à une lettre près, pourrait prêter à confusion, mais de la conclusion d'études de Psychologie selon laquelle la perception que nous avons d'autrui va directement influencer son potentiel de réussite.
Il peut paraitre surprenant que nous ayons un tel pouvoir et pourtant c'est ce qu'a mis en évidence le professeur Robert Rosenthal au début des années 70.
La première expérience est faite en confiant des rats à des étudiants dans le but annoncé de leur faire vivre une expérience d'apprentissage dans un labyrinthe. Alors que la répartition des animaux est faite au hasard, le chercheur prétend auprès de certains que leurs rats sont supérieurement intelligents tandis que d'autres se voient affublés de rats supposés en difficultés cognitives. A l'issue du test, les rongeurs soi-disant plein de capacités intellectuelles se sont montrés beaucoup plus performants que leurs voisins jugés médiocres par le hasard de l'attribution.
Fort de ces premiers résultats, Robert Rosenthal en collaboration avec Leonore Jacobson, renouvelle l'expérience à l'échelle humaine au sein d'une école d'un quartier défavorisé de San Francisco. Ainsi, ils font passer des évaluations de QI aux élèves de l'établissement et s'arrangent pour que les enseignants prennent connaissance des bilans en prétextant une erreur de transmission. Mais la subtilité réside dans le fait que les chercheurs ont volontairement sur-évalué les résultats d'un échantillon de 20 % des écoliers qui affichent donc un potentiel intellectuel élevé.
Après une année scolaire, les tests de QI sont repassés par les élèves et les résultats sont probants : les enfants faisant partie de l'échantillon que les enseignants pensent avec des facilités ont augmenté leur QI de 5 à 25 points !
Plus de 35 études ont été menées durant la décennie suivante, toutes ont corroboré cet effet mais aussi précisé qu´un lien de subordination était nécessaire (manager/employé, parent/enfant, enseignant/élève... par exemple).
Avoir des attentes positives envers une personne, c’est augmenter ses chances de succès.
En partant donc du postulat que nos croyances influencent notre comportement envers autrui et donc la réponse de l’autre, voici quelques conseils à garder a l’esprit :
Eviter le raccourci vers les stéréotypes et les généralités pour laisser une place à ce qu'est véritablement l'autre
Essayer de porter toujours un nouveau regard
Développer une vision optimiste pour s’attendre au meilleur
Ouvrir à la possibilité de se laisser surprendre
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